Quand le glas sonne 🔔
vendredi 17 février 2023, 20:40
La semaine s’est écoulée avec une boule à l’estomac. Avant et encore bien après les funérailles. J’allais commencer ce papier par « Je n’aime pas les enterrements ». Mais sérieusement, il y a des gens qui aiment ?
Respecter ou pas les dernières volontés de quelqu’un quand celles-ci s’avèrent problématiques. Quand la résolution d’un problème crée des tracas parallèles. Petits arrangements avec les morts et les vivants... Éprouvant.
Les retrouvailles avec la famille éloignée. Le comptage silencieux de ceux qui ont fait l’effort de venir ou pas. La crédibilité des excuses. Le comportement de certains que finalement on aurait préféré absents...
Aussi, l’hypocrisie feinte du rattrapage du temps perdu. Je ne compte pas les « Alors, qu’est-ce que tu deviens ? » entendus. Bitch, nous ne nous serions pas perdus de vue si les réponses à cette question nous importaient vraiment ! Botter en touche et dévier avec un « Toujours pareil, la routine… On n’va pas se plaindre… Et toi ? ». Sourire. Hocher la tête. Sourire. Passer au suivant. Les convenances. Pénible... Très…
Culpabiliser de ne pas avoir une peine à la hauteur.
Être soulagé de voir mon père délivré d’un fardeau qui pesait sur ses épaules depuis trop longtemps. Trois mois à accompagner quotidiennement son petit frère lui ont collé quelques années dans la vue. Tous se sont chargés de me le faire savoir. Comme si j’avais pu passer à côté…
Louée soit cette certaine forme de déni qui me permet d’éviter de trop penser à « un jour, ce sera son tour… ». Brrr.
Il y a aussi ce miroir qui est mis devant soi, cette projection que l’on fait, consciemment ou pas, sur sa propre finitude. L’horloge tourne, occasion de penser à sa dernière révérence. J’ai minutieusement passé tout en revue au fur et à mesure que la scène se jouait sous mes yeux. « Non, ce prêchi-prêcha, je veux pas (…) Et ça, c’est hors de question (…) Plutôt crever une seconde fois que d’infliger des discours (…) Ni fleurs, ni couronne, ni plaque ! ». Et j’en passe.
Tout cela pour arriver à la conclusion d’un rejet global d’absolument tout.
J’ai donc décidé… de ne pas mourir ! Voilà ! 😂
Non. En fait, j’ai juste confirmé que je ne voulais absolument rien. Ni cérémonie, ni rassemblement de la famille et des amis. Rien, rien de rien, non, je ne veux rien. Mon dernier voyage se fera seul. Si certain.e.s ressentent le besoin de se rassembler, grand bien leur fassent, qu’iels fassent des repas entre eux, en petits comités de personnes proches qui s’apprécient.
Et là , je prends conscience que même le rien exige un minimum d’organisation pour être officialisé.
Note pour moi-même : faudra s’occuper de cela.
Ce texte est plutôt décousu.
Et là , tellement la flemme de le recoudre.
Et tellement pas envie de m’y replonger ultérieurement.
Publier comme pour tourner la page et laisser place au plus vite à d’autres sentiments.
NDLR : Les commentaires sur les réseaux sociaux ont tendance à se perdre avec le temps dans les limbes des internets. Pire encore, selon le sujet, ils risquent d'attirer les trolls en tout genre.
Dans la mesure du possible, merci de privilégier l'expression de vos pensées ici sur ce blog, où le texte est publié dans son intégralité, plutôt que sur les réseaux sociaux. Et je me ferai un plaisir d'y répondre !
Commentaires
Les enterrements sont pour ceux qui restent. Je suppose que les morts, quoi qu'ils aient pu en penser avant, s'en fiche un peu.
Arbrav : Absolument d’accord.
Et c’est bien pour cela que je veux en extirper tout ce qui est ridicule ou néfaste.
J’ai l’impression que principalement les funérailles sont organisées pour s’assurer qu’on retourne bien dans le couteau dans tous les positions de la plaie…
Qu'il y ait du monde autour de moi ou pas ne changera rien pour moi. Mais si je peux épargner à autrui le sadisme des funérailles, ce n'est pas plus mal.