samedi 2 novembre 2024

Un Sputnik dans les étoiles 🌟

Visage d'un garçon, avec des lunettes de soleil, barbu avec un crête en guise de coiffure
Philippe (à Nice, Printemps 2008)
1967 🥀 2024

Philippe était certainement un des garçons les plus lumineux, flamboyants et fascinants que j’ai eu la chance de rencontrer. J’avais à peine 24 ans, il en avait 4 de plus. Nos chemins se sont croisés au siècle dernier dans les rayons de Marks & Spencer, où nous travaillions, lui à plein temps au rayon des costumes homme, moi à temps partiel au service clientèle en job étudiant.

Philippe avait ce charisme qui faisait qu’on était automatiquement attiré vers lui et cette joie de vivre qui mettait des paillettes dans la vie de quiconque le côtoyait. J’ai connu Philippe à une époque où être ouvertement gay sur son lieu de travail était beaucoup moins évident qu’aujourd’hui. J’ai connu Philippe à une époque où je gardais mon homosexualité pour moi, même si j'avais déjà une bonne petite expérience. J’avais néanmoins fait sonner son gaydar, et il m’a pris sous son aile.
Dans ce monde sans internet et réseaux sociaux, où on ne pouvait que compter sur son entourage réel en guise de représentativité, Philippe est LA personne qui a ouvert les portes de mon placard et m’a montré que je pouvais en sortir. Sans me brusquer, en me laissant le temps de faire la chose à mon rythme. Est-ce que ma vie aurait été différente si je ne l’avais pas connu ? Oh oui. Indiscutablement.

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lundi 27 septembre 2004

Requiem pour Irène

Marche Funèbre

Quand elle était jeune, Irène chantait des opéras à Turin. Elle a arrêté sa carrière quand elle a rencontré Tulio. Devenue sa femme, elle a élevé ses cinq enfants dont mon père avec qui elle est arrivée en France.

Puis, je suis arrivé. Les trois premières années de ma vie, Irène m'a élevé. Plus qu'une grand-mère, une seconde maman. J'étais son petit-fils préféré. C'est certainement indécent d'avoir reçu autant d'amour.

Pendant de nombreuses années, Irène s'est occupée de toute une smala italienne. Ses recettes, souvent imitées, jamais égalées nous ont nourri. Sa joie de vivre nous a baigné, et son œil bienveillant nous a toujours protégé. Elle est pour beaucoup dans celui que je suis aujourd'hui.

Hier soir, un coup de téléphone m'apprenait que le cœur d'Irène avait brutalement décidé de s'arrêter. Personne n'a rien vu venir. Violence d'une mauvaise surprise. Comme elle me l'a appris, je reste fort, m'accrochant à l'image que j'ai d'elle derrière son piano. Mais elle m'a aussi appris à laisser libre court à mes émotions. Il faudra donc que je libère ce nœud à l'estomac et que j'ouvre les vannes.

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