Requiem pour Irène

Marche Funèbre

Quand elle était jeune, Irène chantait des opéras à Turin. Elle a arrêté sa carrière quand elle a rencontré Tulio. Devenue sa femme, elle a élevé ses cinq enfants dont mon père avec qui elle est arrivée en France.

Puis, je suis arrivé. Les trois premières années de ma vie, Irène m'a élevé. Plus qu'une grand-mère, une seconde maman. J'étais son petit-fils préféré. C'est certainement indécent d'avoir reçu autant d'amour.

Pendant de nombreuses années, Irène s'est occupée de toute une smala italienne. Ses recettes, souvent imitées, jamais égalées nous ont nourri. Sa joie de vivre nous a baigné, et son œil bienveillant nous a toujours protégé. Elle est pour beaucoup dans celui que je suis aujourd'hui.

Hier soir, un coup de téléphone m'apprenait que le cœur d'Irène avait brutalement décidé de s'arrêter. Personne n'a rien vu venir. Violence d'une mauvaise surprise. Comme elle me l'a appris, je reste fort, m'accrochant à l'image que j'ai d'elle derrière son piano. Mais elle m'a aussi appris à laisser libre court à mes émotions. Il faudra donc que je libère ce nœud à l'estomac et que j'ouvre les vannes.

Bientôt, nous allons tous nous retrouver autour d'elle. Tous ceux qu'elle a aimés, qu'elle a façonnés sans jamais juger. Aucun d'entre nous n'aura le mot juste pour lui dire à quel point nous l'aimons et la remercions.

Il paraît que c'est la vie.
Chienne de vie !

Au revoir à celle qui a mis en musique la partition de ma vie.

NotaBene :
Ce billet a été initialement publié sur la première version du blog.

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