Faut-il coucher le 1er soir ?

La question s'est posée à moi l'autre jour quand Pierre est arrivé à la terrasse du bar les yeux cernés. Avec la bienveillance (à prononcer : curiosité) qui me caractérise, je lui demandais ce qu'il avait fait pour avoir une mine si marquée.
"- J'avais un premier rendez-vous et... voilà...".
Heureux pour lui, je m'empressais de lui demander des détails. C'est alors qu'il me répondit qu'ils avaient juste dîné ensemble avant que chacun ne regagne son chez-lui. Il ajoutait alors avec un clin d'œil : "Je ne couche pas le premier soir, moi !". C'est surtout le "moi" qui m'a interpellé dans ses propos. Il sous-entendait "contrairement à toi, traînée!". Bien sûr, cela était sorti sur le ton de l'humour, même s'il est vrai que j'avais plusieurs fois narré à Pierre mes One Night Stands...
 

Jeux de mains...

Etait-ce si mal que cela de s'abandonner le jour/la nuit même? Mal implique un rapport moral du type judéo-chrétien me faisait remarquer Christelle chez qui j'ai couru confesser mes troubles. J'y souscris sans problème. En effet la bonne éducation comme il faut et le sexe ne sont pas vraiment sur la même longueur d'onde. Christelle me fait remarquer qu'il ne faut pas se demander s'il faut ou ne faut pas coucher le premier soir mais plutôt si cela pose ou non un problème pour l'avenir d'une relation. A y penser, elle ne croit pas qu'avoir couché le premier soir ait entravé la durabilité de ses aventures. Pourtant elle reconnaît qu'un garçon peut se dire qu'étant donné qu'il l'a eut le premier soir direct, elle est facile et qu'elle pourra également avoir une défaillance dans sa fidélité de couple un soir où ils feront soirée à part. Le problème devient alors un souci de confiance et d'assurance chez le partenaire.
Je repensais alors à une vieille conversation que j'avais eue avec Frédéric. A l'époque je dialoguais depuis plus d'un mois avec un garçon sur internet et nous nous étions finalement rencontré. Après un dîner et un dernier verre at home, je me réveillais le lendemain matin dans son lit. Frédéric m'avait dit qu'au moins avec celui-là j'avais pris mon temps et que nous nous connaissions plus qu'avec un simple inconnu. Néanmoins, cela n'avait pas collé très longtemps, nous ne recherchions pas les mêmes choses.
De plus, il faut bien admettre que lors d'une rencontre et les premiers temps, chacun se montre sous son meilleur jour. Passé le sexe, les estompes de la séduction, comme je les appelle, se raréfient, et l'on voit plus précisément la réelle personnalité de l'autre et la possibilité pour le couple de durer ou non.
Je revoyais Pierre la semaine suivante. Il me dit que son histoire ne verra jamais le jour. Le bellâtre n'avait pas rappelé. Il ne fallait pas oublier ce détail crucial. Le premier soir est dans certain cas le seul soir d'une relation. Alors peut-être faut-il tout bonnement se laisser aller à son instinct. Si cela dure c'est bien, sinon tant mieux pour le prochain.
Ce soir, mon bébé est chez lui et c'est seul que je me couche.
Nous avions "fauté" le premier soir. Et nous ne le regrettons pas. C'est autant de soirées gagnées.

 

NotaBene :
Ce billet a été initialement publié sur la première version du blog.

Ce billet a reçu les commentaires suivants :

cossaw, grand spécialiste en rien :
Question de désir ?
Personnellement, comme on peut s'en douter (hum), j'ai toujours couché le premier soir (voir la première après-midi avec mon vrai 1er copain, il y a... 15 ans, wow!)
J'imagine que la seule question que je me pose c'est "en ai-je envie ou non ?", parce que j'ai toujours pensé que ce n'était pas la peine de commencer une relation avec un mec qui sexuellement ne collait pas (et ça m'est arrivé bien trop souvent...) : si ça ne marche pas au lit, ça n'ira jamais plus loin, et puis voilà...
Ceci dit, l'illusion liée au sexe se dissipe quand même très vite - avec mon ex Tony, je me suis vite apperçu que nous n'étions pas faits l'un pour l'autre (ça a duré un mois et demi ?) alors que sexuellement ça collait encore très bien.
Je suis parfaitement d'accord qu'il faut laisser de côté toute la morale judéo-chrétienne qui nous ensère ; on n'est pas une salope si on couche le premier soir. D'ailleurs le sexe librement consenti, c'est "bien"... le "mal" c'est si ça ne marche pas, et encore, la solution est alors simple...
Après, c'est une question de règle personnelle. Quelqu'un qui aura une libido moins élevée que la mienne pourra très bien attendre le second repas... par contre quelqu'un qui attend trop longtemps me semble louche !-)

Matoo :
Je vais résumer le propos de Cossaw.
Ouai moi aussi les copines chuis une trainée, mais j'adooooore. Donc allons-y et fuckons dès qu'on peut ! souriant

Orpheus :
Cossaw > Je suis bien d'accord avec toi. Si ça se passe mal au lit, il y a peu de chance que l'amourette s'éternise bien longtemps. Le sexe n'est pas tout dans une relation de couple, mais la bonne alchimie est quand même indispensable à l'équilibre dans le temps.
Matoo > Pourquoi ne suis-je pas surpris ? ;-Þ

TarValanion :
J'ai couché le premier soir sans me poser ce genre de question. Ça s'est très bien passé, on est toujours ensemble et ça semble parti pour durer.
Chacun voit midi à sa porte, je pense.

Orpheus :
TarVal > En effet, le mieux encore est de ne pas se poser de question et de faire comme on le sent...

Sekhmet :
Je suis d'accord, en matière de sexe, chacun fait comme il l'entend. Mais pourquoi employer un vocabulaire si féminin pour désigner ceux qui couchent le premier soir?

Orpheus :
Sekhmet > Juste remarque. Faudra que je développe ça dans un billet peut-être.

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