La plume succube
mardi 2 octobre 2007, 12:00
On m'a prêté aujourd'hui un petit gadget avec lequel j'ai pu faire mumuse durant un peu plus d'une heure. Bien que je n'aie évidemment pas eu le temps de le détailler sous absolument toutes ses coutures, je dois reconnaître avoir pris pas mal de plaisir à le manipuler.
En apparence, il s'agissait d'un vulgaire stylo plume. Sauf qu'il ne contenait pas d'encre.
Il suffisait cependant de simuler l'écriture du nom d'une personne sur une feuille de papier, de brûler celle-ci en pensant très fort à sa victime pour qu'elle soit frappée par le mauvais sort.
Moi non plus, je n'y croyais pas.
C'est ça, à d'autres.
Saint-Thomas et caetera.
Et pourtant.
J'ai un voisin qui laisse régulièrement ses sacs poubelles dans le couloir du septième pour ne les descendre que le lendemain matin. Cette fâcheuse habitude m'horripile à un point! Plusieurs fois, j'ai descendu ses immondices pensant qu'il comprendrait le message. Une autre fois, j'ai déposé les miennes devant sa porte lui laissant le soin de faire place nette... Rien à faire. Régulièrement, il abandonne ses plastiques à la vue et à l'odorat de tous.
J'ai écrit son nom sur une feuille avant de l'embraser au dessus du cendrier.
L'œil rivé derrière le judas, je l'ai entendu sortir de chez lui. Je l'ai vu appuyer sur le bouton de l'ascenseur qui semblait ne pas répondre. Il a insisté. En vain. Hors service. Il attrapa son sac poubelle, s'apprêta à descendre les escaliers, mais se tordit la cheville sur la première marche et dévala un étage sur les fesses.
Je l'entendais jurer comme un charretier.
Victoire !
Sur la table du salon, la plume m'attendait. Je l'entendais m'appeler.
Non, ça ne me ressemblait pas.
Bon, juste une fois encore. Peut-être deux.
Une frénésie démentielle s'est alors emparée de moi.
D'abord, un politique. Oui mais pourquoi celui-ci et pas celui-là qui le méritait tout autant ? Et si je damnais ce dernier, pourquoi épargner cet autre ?
Et cet acteur, si je pouvais l'empêcher de massacrer des films qui pourraient être bons sans lui. Et cette chanteuse, pouvait-t-elle arrêter de me casser les oreilles. Et ce présentateur de télé ? Non, si je devais commencer avec la télé, la rame de papier y passerait !
Tiens, ce collégien qui me jouait autrefois des tours cruels. L'heure de la vengeance avait sonné. Et comment s'appelait le prof de physique du lycée déjà ? Si j'écorchais son nom, cela marcherait-il quand même ?
Pendant les trente minutes qui ont suivi, je n'ai fait que gratter et brûler du papier. Hélas, je ne pouvais apprécier le bon fonctionnement de la plume et jouir du résultat. Je commençais à douter. La première expérience était-elle une coïncidence ?
Je ne voyais qu'un seul moyen de vérifier.
Un premier nom de blogueur.
Puis un second.
Un troisième.
Encore un pour la route.
Et un dernier puisque dans les chaînes, c'est toujours à cinq victimes qu'il faut refiler le bébé.
Il ne me reste plus qu'à attendre.
Et observer...
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Contribution au Sablier 3x01 de Dame Kozlika goupillé par Dame Samantdi.
NotaBene :
Ce billet a été initialement publié sur la première version du blog.
Ce billet a reçu les commentaires suivants :
TarValanion :
tu connais le manga Deathnote?
panama :
Mais c'est de la magie noire ça, mon petit.
Attention au rebond
Enguerrand :
S'il faut une liste, j'ai bien une idée, mais c'est pas beau (parait-il) de balancer. gniark
orpheus :
TarValanion > Nan. Mais je reconnais ne pas avoir fait preuve d'une grande originalité. Le nom inscrit sur une feuille qu'on brûle est un classique de la magie noire.
Panama > Tu ne crois pas si bien dire... (cf ci-dessous)
Enguerrand > En fait, le meilleur moyen de vérifier était d'inscrire mon propre nom... Et ça a marché. Aujourd'hui, je me suis sérieusement entamé le poignet avec un cutter...
Lancelot :
Au fait, tous ces gens, là, à qui tu avais envie de jeter le mauvais oeil, on pourrait avoir des noms des noms des noms ? je parle pas des blogueurs (m'en fous, pas connus) je parle des artistes, hommes politiques, chanteurs etc etc etc... histoire de voir où vont tes antipathies... ce serait PASSIONANT, non...?
orpheus :
Lancelot > A me lire ici, certains noms sont évidents !
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