L'ex et l'ami

Urobore, parmi les blogueurs que j'apprécie, transverse une période douloureuse, celle de la fin d'une histoire d'amour.
J'ai failli commenter ce qui suit sur son billet, mais me suis ravisé à la dernière minute. Beaucoup trop long, et est-on prêt à entendre certaines choses en pareille circonstance ? De plus, je le connais trop peu pour me le permettre...

Bien évidemment, sa colère et sa souffrance sont compréhensibles. Si le cœur a ses raisons, il a aussi ses harpons...
Néanmoins, voici les propos que j'ai tenus à B_, un ami qui connaît une situation analogue. Cela vaut ce que ça vaut, libre à chacun de ne pas être d'accord... Après tout, on gère chacun nos crises comme on peut.

De l'électricité dans l'air

"Je ne crois pas qu'on puisse passer du statut d'amants à celui d'amis ou de fuck-buddies, sans transition temporelle. Pour qu'il puisse y avoir une réelle relation d'amitié, il faut que les deux protagonistes soient sur la même longueur d'onde. L'amitié ne peut naître et s'épanouir que dans une certaine forme de sérénité. Ce qui est rarement le cas après une rupture, surtout si celle-ci a été violente. Après une histoire d'amour qui a été forte, chacun doit se reconstruire de son côté et se mettre au diapason sans avoir l'autre en référent, sans l'entendre, sans le voir. On ne fait pas son deuil avec l'autre en face.
Cela prend le temps que cela prend. Mais je crois qu'on ne peut réellement devenir amis que lorsqu'on se retrouve sur un plan d'égalité de sentiment, où il n'y a pas de rancœurs persistantes d'un côté comme de l'autre. Là, on peut se revoir et bâtir éventuellement, si chacun le souhaite, une amitié solide."

De belles paroles et je conçois aisément qu'il soit difficile de couper les ponts quand le cœur réclame toujours la présence de l'autre. Mais il faut se faire violence, ou plutôt peut-être, ajouter cette violence afin de tourner la page plus rapidement, et donc au final plus sereinement.

Toujours à B_ :
"Ah ! La fameuse question du pourquoi la fin et est-ce qu'il y en a un autre ? Pour ce qui est du pourquoi la fin, est-on certain de le savoir ? Les raisons que l'autre nous donne sont elles les vraies ou celles trouvées pour nous ménager ? On ne saura jamais. Gratter et chercher le pourquoi est un acte masochiste où on élaborera mille et une théories dont les pires et peut-être même pas la bonne. L'énergie doit être focalisée sur 'prendre acte de la rupture et s'en remettre' et non pas sur 'comment puis-je souffrir davantage?'.
C'est sur ce chemin du questionnement qu'arrive l'hypothèse de la présence d'une tierce personne dans la vie de l'ex. Quand une relation amoureuse se termine, le contrat tacite d'exclusivité qu'il pouvait exister prend fin également. Il faut admettre qu'on n'a plus aucun droit sur la vie de l'autre et accepter qu'il puisse vivre autre chose avec quelqu'un. Tu aimerais qu'il fasse lui aussi son deuil avant de commencer une histoire ? Mais, s'il en est venu à rompre, c'est que quelque part son deuil devait être déjà fait, non ?
Alors oui, c'est plus facile à dire qu'à faire. Et c'est justement pourquoi, il faut prendre le large, mettre de la distance pour accélérer la période de 'convalescence'."

Pour Urobore, la situation semble hélas plus complexe. Comme j'aurais préféré pour lui qu'il s'écarte de ce P. plutôt que de lui présenter un ami...
Même si on peut attendre d'un ami qu'il saura nous respecter, du moins, tant que la blessure n'est pas complètement cicatrisée.

Phil et B_, vous avez toute ma sympathie.
Pardonnez le caractère abrupt de tout ceci, mais je l'ai déjà dit, je suis plus adepte en ce domaine de la médecine "coup de poing".

Je m'aperçois que j'avais jadis déjà abordé ce sujet...
Ménie Grégoire se fait vieille et radote...

NotaBene :
Ce billet a été initialement publié sur la première version du blog.

Ce billet a reçu les commentaires suivants :

RCerise :
Menie Gregoire a eu bien raison de radoter. J'ai grand besoin qu'on me le rabache, ce couplet. Tu as raison. Seulement, parfois, la raison est aussi vieille que Menie, et se fait un peu dure d'oreille.

Lancelot :
@ RougeCerise : Tiens te revoici toi....?
Si tu savais comme ça fait plaisir de pouvoir te relire, même sur un petit commentaire...
Bisous, j'espère que tu vas bien

Le Citadin :
The End. Je me souviens de que tu m'avais dit de vive-voix voilà de cela quelques années, et qui se retrouve dans ce post. Tes paroles m'avaient alors ouvert les yeux. J'espère qu'il en sera de même pour ceux qui en ont besoin aujourd'hui...

Urobore :
Merci beaucoup
Tiens, je vais recopier ce que j'ai mis sur mon blog, vala vala (vi, j'ai encore un peu du mal à regarder l'écran en face, situation post-opératoire oblige ; mais promis, compte rendu dès que j'aurai retrouvé une bonne acuité visuelle).
Merci, Orpheus. Ton billet m'a fait chaud au coeur et est de très bon conseil. Par la situation présente, je pêche simplement par l'erreur que j'ai commise début juillet : j'aurais dû rompre immédiatement tout contact et ne pas présenter P. à Dan, surtout le lendemain de ma rupture (même si j'avais prévu leur rencontre). C'est là une erreur que je tâcherai de ne pas commettre à nouveau, dans une relation ultérieure.

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