La vie sans blog

Après trois ans d'écriture, est-il aisé de passer du statut de blogueur à celui de spectateur ? Comment gérer l'absence de cet exutoire qu'offre internet ? Aurais-je besoin d'un patch pour m'aider à tenir ? Quelques-unes des questions qui se posaient alors.

Lendemain de fermeture.
Je ne sens pas d'état de manque. Normal c'est tout frais. Les réactions me touchent.

Première quinzaine.
Oh, que c'est bon. Ne pas avoir à se dire "tiens, faut que je trouve un peu de temps pour raconter ça". Ou "ça fait deux jours que je n'ai rien écrit, faut s'y mettre".
Je redécouvre le plaisir de voir un film sans les interférences de la préparation de son papier.

Novembre.
"Ah oui, c'est vrai. J'avais un blog". Ça me semble déjà si loin.
Pourtant je continue à parcourir chaque jour la liste des blogs dans mon lecteur de flux. Si le sevrage d'écriture est passé comme une lettre à la poste, j'aurai été incapable de me priver de vos lectures. Je n'ai même pas essayé du reste.
Juste la passivité. Le plaisir de n'être que spectateur. Sans prendre parti.

Décembre.
Des messages et mails amicaux arrivent de temps en temps. Des déclarations qui flattent.
Une douce torpeur s'empare de moi. Alors que moult projets avaient germé dans l'esprit afin d'occuper le temps gagné à ne pas bloguer, je me laisse bercer par une flémingite aigue. J'en profite pour m'enfiler les deux saisons de Dexter ainsi qu'un bon nombre de vieux dévédés.
Le monde change, pas seulement celui dans la lucarne médiatique, l'homme de la rue n'est plus le même. Je suis définitivement en décalage avec cette société. Aucun plaisir à le constater. Content de ne pas avoir à le ruminer pour le raconter.

Janvier.
Le Père Nawel et sa complice ont placé dans leur hotte une console de jeu à mon intention. Ouii ! Béni soit ce retour en enfance, cette insouciance du jeu. J'avais oublié à quel point les heures filent lorsqu'on a une (et même deux) manette(s) dans les mains. Les sports virtuels, chasse aux étoiles, aux anneaux et autres crétineries peuvent se montrer également très accaparantes et addictives.
Remettre de l'ordre dans tout ça.
Qu'en est-il des projets de Perrette et de ses pots de temps ? Pas grand-chose. Il est clair que fermer n'a pas eu l'effet escompté. Pour la première fois, l'envie de reprendre une activité bloguesque pointe son nez. Battre le fer tant qu'il est chaud. Je m'attelle mollement à la refonte de mon carnet.

Février.
La plume est-elle débloquée ?
En juillet 2004, j'avais ouvert ce blog non pas par besoin et envie d'écrire, mais par défit de réaliser un blog en flash. Je me suis pris au jeu pour l'alimenter. Peut-il en être de même aujourd'hui ? Ouvrir un nouveau blog me redonnera-t-il la joie d'y gribouiller et de partager ? Suis-je capable de le faire vivre à nouveau ? Pour être honnête, je n'en sais trop rien.
Après tout, je ne suis pas tenu d'émerveiller un auditoire et de briller par mes écrits. Je n'ai jamais vraiment eu de ligne éditoriale, ce n'est pas maintenant qu'il faut en définir une. Juste être sincère et se laisser aller au gré des envies.

L'interface est prête. La réouverture est envisageable.
Tant qu'à choisir une date, le jour de la Saint-Valentin est venu naturellement. Une façon, un peu niaiseuse certes, de dire 'je t'aime' à ceux à qui on a tourné le dos.

Hier, LeCitadin fêtait son changement de dizaine et quelques blogueurs étaient présents. Ça faisait du bien de les retrouver (même si nous nous étions revu entretemps). La semaine prochaine, c'est autre visiteur qui vient poser ses valises chez moi. J'attends avec impatience cet autre diner qui se prépare pour mercredi. A nouveau les deux pieds dans la réalité des blogs.

En résumé, je ne reviens pas parce que j'ai des choses époustoufflantes à vous raconter.
Juste parce que j'en ai une pointe d'envie, et que je suis curieux de voir si en l'arrosant un peu, elle va se mettre à grandir.
Ça peut sembler maigre comme motivation, mais ça me suffit.

Alors, à plus...

 

NotaBene :
Ce billet a été initialement publié sur la première version du blog.

Ce billet a reçu les commentaires suivants :

Enguerrand :
Tu plantes le haricot magique, tu le laisses germer.
Tu laisses la lune l'arroser de sa lumière et quelques elfes et fées de février le rendre tendre.
Puis, tu regardes la tige s'allonger, prendre de la vigueur, se dresser vers le ciel lançant un appel, non plutôt une invitation : "Viens!".
Tu n'es pas obligé d'avoir ce haricot magique pour reprendre, mais de nombreuses invitations, dont la mienne, à le faire vont te parvenir.
Avec sincérité et joie!
(et l'habillage! Extra...suis vert de jalousie)

Matoo :
Chic chic chic !!! :) Il revient !!!!!!!

Tricoteuse anonyme... :
c'est si bon... de te lire à nouveau...

fiuuu :
waaaaaaaaaaaaaaa je suis content que tu sois revenu parmi les "écrivateurs" :)
un vrai bonheur pour tous ceux comme moi qui te lis depuis longtemps mais aussi parce que écrire est parfois un exutoire comme tu dis mais surtout à mon sens une passion de partager :)
bisssssssssss

samantdi :
Vivement mercredi, oui !!!

Olivier Autissier :
Tu vois, c'est une motivation qui semble nous suffire à nous aussi.

orpheus :
Coeur sur vous !

Chondre :
Ben pourquoi tu n'as pas changé l'URL pour ton fameux dentsdubonheur.com ?

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