Yann Orpheus Blog

Alors… 

PRIMO
Ce chantage permanent du « c’est moi ou le chaos » est digne d’un pervers narcissique éconduit qui fait du chantage affectif pour ne pas se retrouver sur le trottoir avec ses affaires balancées par la fenêtre.
Insupportable !
Tout comme en appeler sans arrêt au « sens des responsabilités » des députés. Comme si toute verbalisation d’un désaccord était d’emblée une hérésie…

DEUZIO
Le rejet de la faute sur autrui montre soit un foutage de gueule éhonté, soit une déconnexion de la réalité et une incapacité à voir les relations de causes à effets.
Parce que pour qu’il y ait un vote majoritaire sur une motion de censure, il faut quand même en arriver à la grosse goutte d’eau qui fait déborder le vase. On n’avait vu ça qu’une seule fois en 1962. Dans un pays réputé pour son esprit de contestation, ce n’est pas rien tout de même.
Y aurait-il eu dépôt d’une mention de censure si Barnier et son gouvernement ne s’était pas obstiné à poursuivre une politique chaotique de droite dure que les Français avaient rejeté aussi bien dans les sondages que dans les urnes ?
Y aurait-il eu une mention de censure si les députés du parti présidentiel n’avait pas magouillé en déposant une infinité d’amendements pendant la niche parlementaire du NFP empêchant ainsi toute possibilité d’un vote ? Qui a semé ce chaos d’obstruction de l’exercice parlementaire si ce n’est le parti au pouvoir ?
Y aurait-il eu une motion de censure inéluctable si Macron, en enfant colérique désavoué par un échec électoral, n’avait pas piqué sa crise avec la dissolution de l’Assemblée Nationale, entraînant cette situation ubuesque où aucun parti n’a et n’aura de majorité suffisante pour éviter une censure ?
Il ne faut pas chercher plus loin le seul responsable de ce merdier stratosphérique : il est à l’Élysée depuis 2017.

TERTIO
Pour que le pays sombre dans le chaos, cela présuppose qu’il n’y est pas déjà.
Quand je vois le tableau du macronisme depuis le premier quinquennat avec son dénigrement permanent de tout ce qui n’est pas la classe aisée ou le haut du panier de l’économie, avec sa répression permanente de la contestation par une police équipée d’armes classées comme armes de guerre, avec sa courte-échelle constante aux idées et valeurs d’extrême droite, avec sa libre interprétation du verdict des urnes, etc, etc… il y a quand même un sacré parfum de chaos dans l’air, non ?
Alors maintenant que cette censure est votée, un peu plus de chaos ou pas, perso, je ne suis plus à ça près. Mon seuil de tolérance est franchi depuis belle lurette.
En fait, ce qui leur pose réellement problème, c’est que la puanteur du chaos qu’ils ont eux-mêmes instauré puisse remonter jusqu’à leurs fenêtres.

Et Macron de dire hier encore qu’il ne croyait pas à cette censure… Mouarf.
Lui qui n’a cessé de flirter avec l’extrême droite se retrouve maintenant dans la peau de la concubine délaissée…  Cheh !
 

Hasard du calendrier, il se trouve que je suis chez #MonPèreCeGaucho ce soir : « C’était bien la peine de passer plus de deux mois à chercher un premier ministre capable d’échapper à la censure. On a dit que Macron avait comme exigence d’être servi le premier à table. Et bien l’addition de 7 ans de politique de la sourde oreille vient de lui être apportée ! »

En attendant, cette nouvelle du chaos a déjà contribué à faire sauter un bouchon de champagne. Papa a sorti deux flûtes parce que faudrait pas gâcher, hein !

À la télé, ça répète en boucle que la censure ne va pas effacer la réalité de la dette. Papa a hurlé « Maintenir les pompiers pyromanes non plus ! » 😅

Chaos ou pas, qui sera nommé ou pas par Macron à Matignon, ce qui serait souhaitable ou pas pour les français, valse des gouvernements à venir ? Bien malin celui qui…
La seule vraie certitude est qu’on n’a pas fini de bouffer du popcorn 🍿

NB : Aucune Intelligence Artificielle n’a été utilisée pour la réalisation de la farmerisation de Michel Barnier sur le visuel qui illustre ce papier. Ça ne coûte rien de le dire, mais ça va mieux en le disant.