Après des semaines de pseudo-consultations, des semaines à tester des noms en les faisant fuiter dans les médias, Perlimpinpin 1er a agi comme à son habitude : en faire qu’à sa tête en nommant Michel Barnier au poste de Premier ministre.
Est-ce que je suis déçu de le voir choisir un homme de droite ?
Non. On ne peut pas être déçu quand la chose est aussi prévisible. Honnêtement, la vraie surprise aurait été la nomination de Lucie Castet ou de n’importe quelle autre véritable personnalité de gauche. Non ?
En dépit du verdict des urnes, où les Français ont clairement signifié qu’ils voulaient une rupture avec le macronisme, qu’ils voulaient que le président se cantonne à la représentation du pays à l’international et à l’inauguration des chrysanthèmes, Macron s’accroche au pouvoir comme une bernique à son rocher et s’acharne à vouloir jouer un rôle en tirant les ficelles. Clairement il refuse la cohabitation qui lui était massivement demandée par les électeurs.
À chaque fois qu’au cours de la soirée de dimanche mes yeux se sont posés sur les infographies télé des résultats je n’ai pu retenir un « Ah bah ça alors ! » de stupéfaction. Ce matin encore, au réveil, le premier truc regardé sur mon téléphone a été pour vérifier que je n’avais pas rêvé.
Tout va trop vite, on devait avoir 3 ans de répit encore.
Dans ce train lancé à 300 kilomètres-heure entre Paris et Toulouse, pour la quatrième fois, je reviens en arrière de 5 minutes sur le film que j’avais téléchargé sur la tablette. Difficile de se concentrer sur quelque chose de futile quand on a un léger trouble dissociatif de l’identité [1] et que les différents alters sont en pleine discussion dans le cerveau. Chacun y va de son opinion, de son coup de gueule, de son besoin de décrocher… Ce n’est plus un cerveau, c’est le bistrot du coin !
Si seulement ce TGV pouvait accélérer un bon coup, quitter ses rails, s’arracher du sol, traverser la stratosphère et m’emporter loin loin. Autre planète, autre univers. OKLM…
J’abandonne. Je n’arriverai pas à voir ce film. L’un de nous avait dit que je ne bloguerai pas Politique avant la fin de ces législatives. Manifestement, nous ne sommes pas d’accord ensemble. Il y a des mots qui veulent sortir et les coucher ici est le seul moyen de silencer les jacasseries cérébrales de mes identités. J’ouvre donc Word et laisse les doigts s’activer sur le clavier.
Disclaimer : Billet beaucoup trop long à prévoir vu que nous sommes plusieurs à l'écrire à deux mains... Long story short : Quel que soit le scénario de dimanche et le parti au pouvoir dans la foulée, il n’y aura aucune issue réjouissante.
Sauf nouveau coup de théâtre, il n’y aura pas d’autre billet politique sur ce blog à l’occasion de ces législatives anticipées (précipitées serait certainement plus exact). Tout simplement parce que je n’ai pas besoin de voir comment vont se goupiller les choses pour décider de mon action. Tout me semble d’une telle limpidité qu’il n’y a pas, pour moi, d’alternative possible. Et que les choses soient bien claires, je n’essaye pas de vous convaincre de faire quoi que ce soit. Nous n’avons pas le même vécu, le même quotidien, les mêmes aspirations pour le futur, il serait présomptueux de vous dicter quoi que ce soit. Je dis juste ici comment je ressens les choses. Constatations et déductions personnelles.
En ce soir d'élections européennes, certains vont boire pour fêter la victoire. De mon côté, quelque chose me dit qu'il vaut mieux avoir un peu de rhum dans le sang pour supporter le verdict des urnes annoncé par les sondages... On a tendance à souvent parler de la prévention contre les dangers de l'alcool, on en oublie une de ses vertus : la prévention contre la dépression ! Le second étant d'ailleurs lié au premier... Bref...
Il ne se passe pas une visite chez #MonPèreCeGaucho sans sa revue d’actualités politiques hebdomadaire. Et si c’est une semaine où je suis dans le Sud, celle-ci se fait au téléphone. J’imagine que beaucoup pourraient trouver ça un peu lourdingue (surtout si les opinions du paternel en question divergent sauvagement des siennes), moi, ces conversations me rassurent. Elles me permettent de jauger autant l’état de son moral que celui du fonctionnement de sa caboche. À bientôt 80 ans, s’il y a fougue et passion dans son propos, c’est que les voyants sont au vert. Et pour ce qui est du fonctionnement, ses analyses me laissent penser que sa carte-mère cérébrale tient encore la route.
À chacun ses thermomètres.
Comme j’étais chez lui, le week-end dernier, je vous fais part d’une partie de notre discussion…
Avant même le vote, on frôlait la crise politique avec une première ministre qui intimait à ses députés l’ordre d’avoir le doigt sur la couture. « Nous apprécierons les résultats sans prendre en compte les voix du RN. Cela suppose que nous votions ce texte ». Sérieux, c’est quoi ce gloubiboulga politique ? Elle aurait voulu dire « Si vous ne voulez pas de cette loi d’extrême droite, pour ne pas être assimilé à l’extrême droite, vous devez voter majoritairement cette loi d’extrême droite » qu’elle ne s’y serait pas prise autrement !
23h24, le texte est voté par l’Assemblée. 349 députés pour, 186 contre. Sans appel. Le doigt sur la couture. Sans compter les voix du RN, le texte n’obtient que 261 voix. La majorité absolue de 268 voix n'est donc pas acquise sans les voix du RN. Cette loi digne de l’extrême droite est donc passée grâce à leur vote, même si Darmanin se réjouit du contraire.
Le Crabe Sébastien doit mettre les paroles de sa chanson à jour, car les fonds marins n’ont plus rien à voir avec sa ritournelle si guillerette.
Quelque chose me dit que c’est la dernière année que mes palmes, masque et tuba font le voyage dans ma valise pour les Caraïbes. Trop déprimant de constater la dégradation perpétuelle de la faune sous-marine, et même constat funeste en ce qui concerne les coraux et la flore aquatique.
Si je prends comme référence 1998, la première fois où je suis venu dans l’archipel des îles de la Guadeloupe, je dirais qu’aujourd’hui, 25 ans plus tard, il doit rester uniquement 20% (et peut-être même 10 plutôt que 20) de ce qu’il y avait à l’époque. Un long déclin progressif qui a tendance à s’accélérer ces cinq dernières années. Même les réserves protégées comme celle de Cousteau ou Petite-Terre ne sont plus que l’ombre d’elles-mêmes. J’ai des films vidéos des mes premières plongées avec des myriades de bancs de poissons multicolores, des perroquets, chirurgiens, balistes, barracudas, raies, dauphins, tortues… et tellement d’autres qu’il serait trop long de les énumérer. Pour ce voyage, je n’ai même pas emporté la caméra sous-marine pour mes excursions aquatique. Elle ne m’a pas manqué, il n’y avait quasiment rien à filmer. Une couche de quelque chose qui ressemble à des débris d’une sphaigne maronnasse a peu à peu recouvert les fonds, asphyxiant les coraux et la biodiversité aquatique.
En cause la pollution bien sûr, les bouleversements climatiques, la pêche intensive et son grand raclage des fonds marins, sans oublier le tourisme de masse et le laisser-aller de la métropole en ce qui concerne cette calamité de Sargasses…
Participant directement ou indirectement à tout cela, je ne m’exclus pas de la liste des fautifs. Avant, je prenais tout de même la peine de dire aux touristes que je voyais se tenir debout sur les coraux de faire attention. J’ai arrêté. À quoi bon si ce n’est passer pour un con empêcheur de vivre leur plus belle vie… Soupirs…
Seule solution : les autorités locales en viennent à fermer pour plusieurs mois des zones sensiblement en danger.
Parfois le sujet est si grave que je ne peux me contenter de quelques mots au milieu d’un billet En bref et en vrac. Il y aurait par ailleurs une certaine indécence dans la juxtaposition avec d’autres sujets bien plus légers. Et comment être bref quand on est face à sa colère qui doit s’exprimer ?
« En 2017, un député s’est levé contre la modification législative des conditions de la légitime défense pour les policiers* qui a ouvert la voie aux tirs mortels et à leur augmentation. Ce frondeur se nommait Pouria Amirshahi. L’histoire retiendra son nom. #Nahel #Nanterre » Edwy Plenel sur Twitter
(* NDLR : Loi Février 2017 / Hollande-Cazeneuve #TrahisonSocialiste )
Nous avons hélas la mémoire courte et l'histoire ne cesse de se répéter.
Le journaliste joint à son tweet le texte de la prise de parole du député Amirshahi à l'Assemblée Nationale :
« Mesdames et messieurs les députés, mes chers collègues, monsieur le rapporteur, monsieur le ministre, l'Histoire retiendra peut-être - sauf si nous en décidons autrement - qu'au cours de ses quinze derniers jours, l'actuelle législature se sera conclue par l'examen d'un énième texte sécuritaire, poursuivant ainsi une triste dérive théorisée principalement par Nicolas Sarkozy en 2002, lors de son arrivée au ministère de l'intérieur.
Si je demande le rejet de votre projet de loi, c'est parce qu'il est déséquilibré, une fois de plus ; c'est parce qu'il tente de répondre d'une mauvaise façon au mal-être des policiers dans l'exercice de leur fonction, sans tenir compte du malaise grandissant à l'égard des policiers chez de nombreux citoyens. Plutôt que de permettre un débat neuf et moderne sur la police, qui réconcilie et redonne confiance - ce qui est d'autant plus nécessaire dans ces temps difficiles où nous devrions être plus unis que jamais - votre projet de loi, en renforçant les possibilités de tir à vue, risque par là même de causer des morts supplémentaires. En alourdissant les peines encourues pour outrage et rébellion, elle risque d'aggraver les fractures et d'aviver les plaies.
Le Défenseur des droits lui-même a exprimé cette inquiétude et je ne suis pas le seul dans cet hémicycle à ressentir ces doutes et à m'inquiéter de la portée de ce texte, ne serait-ce qu'à cause des dispositions que je viens d'évoquer. Disons-le clairement : les violences policières, qu'elles aient lieu lors de manifestations ou lors d'interpellations, doivent cesser. C'est une condition de la confiance, que vous avez vous-même appelée de vos vœux, monsieur le ministre. Or votre projet de loi ne permettra pas d'y mettre fin, au contraire.
Mon histoire personnelle a été marquée par l'assassinat de Malik Oussekine le 6 décembre 1986. Je me souviendrai longtemps aussi du comportement qui fut celui de certains agents des forces de l'ordre lors des manifestations qui ont jalonné mon parcours militant. Il m'a fallu, à chaque fois, faire un effort sur moi-même - j'étais jeune alors - pour faire la part des choses, trier le bon grain de l'ivraie et continuer à croire dans les vertus de la police républicaine, dans les vertus républicaines de nos agents de sûreté publique. »
Pouria Amirshahi, Assemblée Nationale, séance du 7 février 2017.
Sur le réseau social Mastodon (et peut-être sur d’autres), la fonction Content Warning permet à l’utilisateur de flouter un contenu multimédia ou textuel afin de préserver la sensibilité d’autrui. Un message explicatif apparait pour justifier la raison de cette modération volontaire (nudité, alimentation, autres... à chacun d'en définir la raison), et il faut alors cliquer sur la zone floue pour en révéler le contenu.
Sur le principe, j’applaudis. Quoi de mieux que la responsabilisation individuelle pour une meilleure vie en communauté ? Je peux comprendre que tout le monde n’a pas envie de voir passer une paire de fesses dans sa timeline, autant ne pas brusquer inutilement. Et tout le monde n’a pas un rapport facile à l’alimentation, autant ménager les pulsions. Etc… 🙈
Et pourtant, au risque de passer pour un vieux con de boomer, j'avoue que je ne suis pas un grand fan du Content Warning. Alors je vous explique ici pourquoi je ne l'utilise pas.