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vendredi 3 février 2006

La marelle

Une marelle

Tracer à la craie sur l'asphalte les lignes d'une échelle qui me mèneront au ciel.
Viser les cases numérotées, une à une, les franchir à cloche-pied. Progresser sans se tromper pour ne pas recommencer. Des allers-retours retords à retenir son souffle pour ne pas trébucher.
Sauter le six où le galet est posé. Bientôt au sommet. Demi-tour à cheval, franchir l'obstacle et redescendre. Respirer, plus que deux paliers...

Mais le ciel s'assombrit. Coups de tonnerre et tombe la pluie... La marelle disparaît dans l'égout d'à côté.

Je prends la pierre restée sur le sol délavé et souris le regard levé.
Prends-moi la main, mon amour.
Emmène-moi jouer là où le soleil brille toujours.

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lundi 9 janvier 2006

J'éponge donc je suis

Absorber comme l'éponge

Plus les années passent, plus je constate que je développe une certaine propension à l'empathie. Je n'ai jamais eu un coeur de pierre certes, mais il fallait quand même que les joies et peines d'autrui dépassent un certain seuil pour qu'une émotion extrême me gagne.
Je ne parle pas ici des bonheurs et tracas de "mes" proches auxquels j'ai toujours réagi. Ni de conséquences qui causeraient chez moi une réaction fugace telle qu'un éclat de rire ou un petit chagrin. Je pense ici aux émotions des inconnus que je croise, qui ont des répercussions significatives en affectant mon humeur durablement.
Certaines situations peuvent provoquer un large sourire que je vais arborer tout au long de la journée, quitte à passer pour une Joconde qui se serait fait tringler comme jamais. Et inversement, la vue de certaines scènes peuvent m'émouvoir au point de devoir aussi discrètement que possible essuyer des perles de rosée lacrymale au coin des yeux. Il y a aussi les visions de malheur qui me plongent dans un malaise avec la boule à l'estomac qui ne me quitte plus jusqu'au lendemain.

Une éponge!
Voilà ce que je suis devenu.

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mercredi 19 octobre 2005

La vieille dame d'en face

Une grand-mère au balcon

Agitation au quatrième étage en face de chez moi.

Depuis sept ans que j'habite ici, il y avait une certaine routine chez ce petit couple de vieux. Le matin, ils déjeunaient ensemble à la table du salon. L'après-midi, il faisait sa sieste dans la chambre pendant qu'elle regardait je-ne-sais-quelle série télévisée. Et quand 19h30 devait sonner à la grande horloge comtoise du salon. Ils passaient à table. Certainement une assiette de soupe. Sans paire de jumelles, je n'arrivais pas bien à voir et certains détails m'ont échappé. Un petit couple de vieux tout à fait normal.
Bon oui, d'accord, je matte chez les gens...Hier matin, ils sont venus avec leur tshirt rouge et leurs gros bras musclés. Des déménageurs. Ils ont commencé par faire des cartons, puis ont démonté quleques meubles. Peu après, l'appartement se vidait par la fenêtre de la salle à manger. D'autres déménageurs en bas entassaient le tout dans un camion.
J'avais repéré la grand-mère. Elle passait de fenêtre en fenêtre vêtue de sa robe de chambre bleue à grosses fleurs et donnait des indications aux intrus. Mais où était son époux? Nulle part... Serait-il...? La dernière fois que je l'avais vu, c'était en sortant du Monoprix. Il avait du mal à se déplacer et c'est sa femme qui tirait le caddie. La pauvre... C'est bien ça. Il a du clamser.
Pendant que la rose méridienne passait par la fenêtre, elle était penchée au balcon. Un dernier regard d'en haut avant de partir? Guettait-elle le retour de son vieux? Ou allait-elle le rejoindre en sautant? Si jamais elle sautait, cette pensée coupable me hanterait pour le reste de ma vie.

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jeudi 4 août 2005

(sans titre)

On ne se reconstruit pas. On ne fait qu'essayer de consolider ce qui n'a pas été détruit. Et puis comme un exercice d'équilibre, on empile une à une d'autres briques en essayant de bâtir un édifice un peu plus stable.
Tirer les rideaux. Ach, le soleil. Il blesse mon coeuR comme un poignaRd. Ne laisser pénétrer la lumière pour que l'obscurité gagne du terrain. C'est quand tous les chats sont gris qu'on identifie mieux leurs cris.
La boussole a perdu son nord et l'aiguille s'affole. Il n'y a plus de chemin tout tracé. De l'instinct ou de la réflexion, quelle voie faudra-t-il emprunter?

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