mardi 24 juillet 2007

Le p'tit chapiteau du monde

Funambule

"Et toi, Orpheus, si tu bossais dans un cirque, tu y ferais quoi ?"

Spontanément, j'ai répondu funambule. Sur la corde raide, à courir le risque de tomber d'un côté ou de l'autre. Un psy dirait certainement que je manque d'assurance et de confiance.
Comment être certain quand on s'adresse aux goûts et couleurs de celui qui va regarder ? Faire l'unanimité est impossible.
Mais ce n'est pas tellement cela qui a motivé ma réponse.
Le funambule est celui qui captait le plus mon attention quand j'étais gamin.
Ah ça oui, je l'admirais. Je retenais mon souffle avec lui. Quand il arrivait sur la base de l'autre côté, j'applaudissais debout à tout rompre.
Et le lendemain, je tentais de l'imiter sur le bord du trottoir, sur le tronc de l'arbre couché dans le bois, et même sur les lignes tracées par les joints du carrelage.

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lundi 9 juillet 2007

Dis, pourquoi tu m'aimes ?

Le cœur et le point d'interrogation

Quand la question se pose (ou est posée), c'est qu'il y a un problème.
Idéalement, elle ne se pose pas. Tout roule, c'est une évidence.
Mais parfois la curiosité fait que... Il peut alors y avoir problème...

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jeudi 28 juin 2007

De l'évidence des fondations

Elle chantait des opéras et des opérettes sur les planches de théâtre de Turin. Mais en acceptant sa demande en mariage, elle devait renoncer à jouer les rossignols. Ce n'était pas un métier convenable pour une bonne épouse et future mère de famille.
Mais ne l'imaginez pas soumise pour autant.
Elle avait suffisamment de caractère pour imposer à ses parents l'amour qu'elle avait pour mon Grand-père ("pire qu'un étranger, un sicilien!"). Quelques années plus tard, c'est bien elle qui portait la culotte et menait à la baguette les cinq mouflets et le mari. Quand LaMama avait parlé, ils devaient tous obéir sinon "ça" tombait. Inutile de préciser que ça filait droit à la maison.

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mercredi 6 juin 2007

Epaule de fer ou de velours

Son regard en dit long. Il est des personnes qui ont un visage qu'on appelle un livre ouvert. Si je ne suis pas le roi pour lire entre les lignes (il m'arrive même d'être le prince des gaffes et des quiproquos), j'arrive assez bien à détecter lorsqu'il y a matière à lire. Si je sens la chose plaisante, ma curiosité est telle que je vais fouiner et gratter pour en savoir plus. Dans le cas contraire, les amis savent que je suis là. Les autres doivent le sentir. Au lieu d'envoyer des messages de séduction, mes phéromones doivent répandre le bruit que j'ai des oreilles compatissantes. Bizarrement d'ailleurs.
Aussi n'ai-je pas été surpris par sa proposition d'aller déjeuner en tête-à-tête.

Le plat n'est pas encore arrivé qu'il a déjà soupiré trois fois. Ma main à couper que c'est une histoire de cœur. C'est le cas sept fois sur dix.
"Ecoute, je t'aime bien. Mais tes yeux de cocker et tes soupirs vont finir par nous gâcher le Yakitori. Alors crache donc ta Valda une bonne fois, et raconte à maman ce qui te met dans cet état."

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mercredi 23 mai 2007

Y a plus de règles

Lui : 'Tain, t'es chiante aujourd'hui. T'as tes règles ou quoi ?
Elle : Oué ! Et c'est quoi ton excuse à toi, p'tit péteux ?
Je les regarde, le sourire aux lèvres. On s'aime bien tous, alors on se permet de se balancer des vacheries sans que cela porte à conséquences. Je suis bien tenté de rajouter de l'huile sur leur feu, juste pour le plaisir de les voir se poupougner la tronche. Mais non, rien ne me vient spontanément.

J'y repense quand dans le métro je tombe sur un article d'un journal distribué gratuitement devant la bouche. Un laboratoire pharmaceutique US a mis au point et a obtenu l'autorisation de commercialiser une pilule contraceptive dont le principe est de mettre fin aux règles. Mince l'info m'est venue trop tard. J'aurais pu rebondir dessus.

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mercredi 9 mai 2007

Question de points (de vue)

C'est toujours quand on ne s'y attend pas que le con frappe.

Extérieur jour
Un passage piéton proche de Goncourt, Paris XIèm, pas loin de 19h
J'attends que le petit bonhomme passe au vert avant de traverser, j'en profite pour essayer d'attraper mon baladeur meupeutrois au fond de ma besace.
Un crissement de pneus accompagné de coups de klaxon nerveux me fait lever la tête. En plein milieu de la rue, deux individus ont failli se faire tailler un short. Je les indentifie bien rapidement comme appartenant à une minorité, celle des citoyens dont l'orientation sexuelle les prive de certains droits :
- coiffures déstructurées très Taunihandguaille,
- tenues fashieunes et lunettes de soleil malgré les nuages,
- petit cri suraigüe d'horreur en réaction à l'événement, assorti d'un "nan mais elle est pas folle celle-là de me faire des frayeurs comme ça!" (nota bene : le conducteur du véhicule étant du genre masculin)
Bref, deux pédés-clichés hors des clous. La scène puisque sans drame m'aurait même arraché un sourire si je n'avais pas eu les tympans brisés.
Sauf que...

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vendredi 27 avril 2007

Ah ! c'qu'on est bien...

"Ah ! c'qu'on est bien quand on est dans son bain
On fait des grosses bulles, on joue au sous-marin
Ah ! c'qu'on est bien quand on est dans son bain
On chante sous la mousse pour les voisins"

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1972 : Dans les bras d'Irène

Lorsqu'elle apprend qu'on m'a appelé Yann, elle fait la grimace.
Elle pensait qu'enfin un de ses petits enfants allait être nommé comme son mari. Tradition quand tu nous tiens. J'ai pourtant échappé à Tulio.
Et puis elle s'y est fait.

Après son congé maternité, ma Maman retourne dans son laboratoire et Irène se propose pour assurer l'intérim. Elle qui avait élevé cinq enfants, la voilà qui retrouve une seconde jeunesse à déambuler fièrement dans les rues en poussant mon landau ou encore en m'exhibant dans ses bras aux voisins et autres commerçants du quartier.

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jeudi 19 avril 2007

1971 : Nouvelle Star

Ils ont été nombreux à passer le casting. Il y a d'abord eu les sélections, puis tour à tour les éliminations. Jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un à décrocher le pompon. Plus rapide, plus doué, plus original ? Ou tout bêtement plus chanceux que les autres.
Il fût l'élu, le seul autorisé à entrer dans la sphère mystérieuse.

L'effet Baltard opère et progressivement mes XX et mes XY se sont effacés pour devenir après quelques mois, un peu plus de huit, ma maman et mon papa.

Drancy.
13 octobre.
Un mercredi.
Clinique du bois d'amour.
A 11h15, je pousse mon premier cri.
Première signature vocale.

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vendredi 16 février 2007

Auriculé

Parmi les ablutions matinales et autres ravalement de façade, il est une étape que j'apprécie tout particulièrement. Le nettoyage des oreilles. Ah, quelle belle invention que les oreilles! Et tellement sensibles en plus. Certains sont passés au spray nettoyant. Un pshitt et puis voilà. J'ai toujours trouvé ça moyen moyen (un à priori d'ailleurs, puisque je n'ai jamais essayé). J'en suis donc resté à la bonne vieille méthode du coton-tige, tellement décriée par les milieux autorisés qui s'autorisent à penser...

Un premier que je passe sous un filet d'eau tiède. Et c'est parti pour l'esgourde gauche. D'abord les moulures et progressivement de plus en plus profondeur. Arrive le tour de sa copine de l'autre côté. Même parcours. Puis vient le second coton-tige que je garde sec et qui à son tour suit le même chemin. Lentement, en tournicotant sur lui-même dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. De plus en plus loin, je le laisse glisser le long du conduit auditif et aller jusqu'aux tympans.
Cette opération pourrait durer des heures mais comme elle me couterait en temps de sommeil, je la limite. La zone autour de mes tympans doit être très très érogène.

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