Les garçons dans les vestiaires

Hier, comme chaque mercredi soir, je vais suer au club de sport. L'occasion de me rincer les mirettes dans les vestiaires diront certains. Mais non, le poids de l'homo-tapetus pèse tellement dans la balance des clichés que j'ai toujours peur qu'on me remette à ma place vite fait bien fait. Alors, lorsque je pénètre dans la moiteur de ce lieu à l'odeur acre de transpiration et de vieille basket, je commence par descendre ma voix d'une octave pour dire "bonsoir" à ceux qui s'y trouvent, je chasse le moindre rictus extasié de mon visage (on n'est pas au marché et les soldes sont terminées d'ailleurs) et m'accorde une minute chrono pour quitter mon jean et enfiler mon short et tshirt.

Ce qui ne m'empêche pas d'observer deux trois choses du coin de l'oeil. Je peux donc vous donner quelques détails sur les habitudes de ces messieurs dans les locker-room.

Effeuillage de vestiaire

Au rayon lingerie, on en voit de toutes les couleurs. Des gros caleçons bien amples avec des motifs surprenants (Will le coyote et autres). Des culottes d'un autre temps (rayures et gros carreaux... c'est encore en vente libre ces choses là ?)... Mais aussi des boxers et des shorties plus moulants tu meurs. Et quelques slips plus tendance. Pas encore vu un seul jock-strap, mais bon, je ne vais pas m'entraîner dans un club fashion de Palais-Royal...
Le décalage entre le sous-vêtement et celui qui le porte est parfois saisissant. Je m'imagine parfois à la place d'une minette qui déshabillerait un de ces garçons. Woualala, elles doivent en avoir de ces surprises et retenir bon nombre de crises de rire.

Mais même si l'emballage joue pour beaucoup, c'est surtout le "cadeau" à l'intérieur qui compte. Là encore, les habitudes diffèrent.
Ecartons les pressés qui prennent leur douche chez eux.
Il y a les "timides" qui s'enroulent une serviette autour de la taille pour retirer leur short et leur slip et qui se rhabilleront de la même façon. Ceux-là tirent le rideau de leur douche.
Et puis, il y a les "comme-à-la-maison" qui exhibent leur matériel sans aucune pudeur, peu importe la taille de l'engin. Parfois ça fait pitié, parfois ça laisse rêveur. Ceux-là n'ont même pas noté la présence du rideau de douche!

Même en étant ouvert, certaines scènes me laissent perplexe.
Comme ce mec (la trentaine, nu comme un ver, pas mal foutu, à priori straight) qui s'essuyait le corps après sa douche tout en discutant avec un autre (même profil, même tenue) assis sur le banc devant lui, le visage à quelques centimètres de son zgeg. Et vas-y que je te raconte que j'ai fait quinze séries de ceci et douze de cela. Et l'autre de lui répondre naturellement. Nomého! Ça va pas la tête! Et puis l'autre se lève, lui palpe les trapèzes et lui conseille de faire quelques exercices de renforcements. Hé les mecs, on se calme sinon ça va dégénérer en mauvais porno gay...
Je me demande parfois si certains ne prennent pas leur temps dans les vestiaires pour titiller des pulsions homos refoulées en profitant au maximum de cette proximité avec leur semblable, juste comme ça, vite fait, le temps de se changer...

Comble de l'écoeurement, ce jour où en reculant, un quinqua aux fesses en goutte d'huile est venu coller son dos poilu poisseux contre moi. Hiewwwwk! Un contact inattendu et pour le moins fort désagréable... Depuis, à chaque fois que je le vois dans les vestiaires, je m'arrange pour être le plus loin possible.

Et puis, il y a des regards complices et des petits sourires en coin avec des garçons plus "sensibles" qui veulent dire "je t'ai reconnu. Toi, je sais de quel bois tu te chauffes".
Et ça ne va pas plus loin...
C'est une salle de sport respectable tout de même!

 

NotaBene :
Ce billet a été initialement publié sur la première version du blog.

Ce billet a reçu les commentaires suivants :

Ozz :
faute de frappe ;-D
Il manque un C au verbe à l'infinitif de ta première phrase. Hahaha.

Tatou :
Bande-son
Oh yeah ! Fuck me ! Ah ! Oh ! AH ! Oh !
(ah, zut, mes fantasmes me travaillent encore)

alain :
ça t'étonne cette ambiance ! je ne crois pas qu'il y ait des hétéros ou des homos 100 %. Tu ne te retournes jamais ds la rue sur une belle nana ? tu n'aurais pas envie d'en mettre une parfois dans ton lit ? Pour moi qui vis une vie de bi (certains diront que je suis plutot brorebacksisé complètement mais bon que je me suis accepté comme tel) je trouve ces ambiances sympa.

panama :
C'est ça le problème des gays : on est obligé de tout rapporter au sexe.
On parle à un mec, on se pose la question de savoir si 1. il est bien hétéro 2. si il a compris qu'on était gay
On parle à une fille, on pense qu'elle va se faire des idées et nous draguer.
Bref, pas moyen d'avoir des relations sociales sans penser aux relations sexuelles.
D'autant plus quand les beaux garçons se déshabillent...

Lo :
il en a des pensées bizarres quand il va faire du sport ce orph...

Orpheus :
Ozz > bien vu souriant
Tatou > tant que ça ?!?
Alain > tout à fait d'accord avec la jauge qui n'est jamais à 100%
Panama > ben oui, c'est justement dans un contexte de dessapage. il est donc normal de penser au seks. enfin, ça ne me semble pas si incongru. Non? Ah bon...
Lo > comme dirait l'autre, ce n'est pas parce qu'on a déjà mangé qu'on ne peut pas regarder ce qu'il y a au menu clin d`oeil

dom :
Et alors...
... tout ça c'est bien joli mais le type sur la photo il est soignable ou pas ? lol !

Gluon :
Bon quelle est cette salle que je dois me mettre à hanter ? rire

Euronymous :
Moi je la connaissais sous cette version (plus "logique" je crois no? T'as pkus envie de regarder le menu quand t'as DEJA mangé ou quand t'es au régime?)
Donc on a " Ce n'est pas parce qu'on est au régime qu'on ne peut pas regarder le menu"
= Ce n'est pas parce que je suis avec quelqu'un que (...)
Enfin je suis pas d'accord mais bon vs avez capté oui ou..zut? lol

Euronymous :
Le type surla photo en tt cas c pas (M)Orpheus ça c clair, ou alors moi je m'appelle Neo.
Okay je m'appelle Neo pleure pas Orpheus
Hugs

Orpheus :
Euronymous > Loin de moi l'idée de faire croire que je suis ce mec qui retire son tshirt. Je ne suis même pas derrière l'objectif. Juste une illustration qui me semblait coller avec ces quelques mots.

Euronymous :
Orpheus > pour moi c'était toi en tout cas (ça correspondait avec les autres photos du site). Mais là où tu descends d'une octave j'étais plié. Moi c "Bonsoir (ou Bonjour) Messieurs!" Très sûr de lui et tout. Il y en a que ça étonne et qui se suprennent à répondre lol
Allez c pas grave si c pas toi on t'aime quand même va souriant
Hugs

Euronymous :
"Le visage à quelques centimètres de son zgeg" Oui j'ai vu, enfin entr'aperçu ça aussi...Je me demande toujours si le type assis est conscient de la scène (s'il se visualise) ou s'il n'OSE pas se décaler lé-gè-re-ment (ce que moi je ferais, parce que les serpents warning hein lol).
Mais tu as sans doute raison : ça doit renvoyer à une sorte d'assouvisement passif et qui ne se reconnaît pas comme tel de pulsions autrement refoulées (et hop on retrouve la "mauvaise foi" de Sartre : la fille qui laisse le type lui prendre la main au café, en faisant semblant de n'avoir rien vu Cf. L'Etre et le Neant)
Allez basta cosi,
Hugs
PS : j'espère que tout ça t'a bien donné envie de continuer à...nous écrire.

Gluon :
Comment peut-on s'y tromper ? Orpheus est franchement plus beau que ce type.

Fil des commentaires de ce billet