Téléportation ou ubiquité
samedi 30 juillet 2005, 12:00
Parmi ma (nombreuse) liste de défauts, il en est un petit qui a parfois de fâcheuses conséquences. L'Orpheus est un animal qui ne sait pas dire "Non". Bien sûr, on me dira que c'est n'est pas bien grave et que j'aurai pu trouver pire. En effet, il y a bien pire.
N'empêche que parfois je me mets dans des situations impossibles. Qu'un(e) ami(e) me demande un service, je dis oui. Qu'on m'invite à une soirée, je dis oui. Qu'on me propose une sortie, je dis oui... etc, etc... Après, il faut faire coïncider le planning avec tout cela. Oh bien sûr, caser une séance de ciné entre les horaires du RER B et les heures de travail et disponibilités de chacun, ça reste jouable. Parfois, il faut jongler davantage et j'arrive à des situations où le compromis ne satisfait pleinement personne. Moi, le premier.
Ce week-end encore, je vais me livrer à ce genre de grand écart. J'ai dit à mes parents que je passais les voir chez eux en banlieue alors que j'avais déjà dit à d'autres que je les retrouverai au pique-nique des blogueurs ce dimanche au bois de Vincennes. Ce n'est même pas un problème de choix qualitatif, j'ai réellement envie d'être aux deux endroits à la fois. Il va juste falloir que je chausse mes baskets ailées. Ma mère ne m'aura pas à table dimanche midi et fera la grimace, et en partant après le petit-dej, je manquerai probablement le début du pique-nique. Là, c'est moi qui vais faire la moue (car je n'aime pas me faire remarquer en arrivant en retard).
J'en reviens à mon rêve d'enfant. Petit, je rêvais d'avoir le don de Téléportation. D'un claquement de doigt (même pas la peine de contacter Scotty dans l'Enterprise!) j'aurai pu me retrouver ailleurs. Fini les longs trajets en voiture et les bouchons sur la route des vacances vers les Alpes! Fini les crises de nerfs le matin parce que la 2CV de maman peine à démarrer pour m'emmener à l'école! Fini la boule à l'estomac quand papa pris en rdv me fait poireauter seul à la garderie... Plus tard, je voyais la chose sous un autre angle. La téléportation m'aurait permis de faire Paris-New York sans passer sept heures dans un avion où on m'interdit de fumer alors qu'on me propose d'y acheter des cigarettes...
J'y ai repensé également en voyant le dernier film de Burton (Charlie et la Chocolaterie). Cela permettrait également en un mois de juillet maussade d'aller passer un week-end sur la plage de Tarrare en Guadeloupe. Ou même de rejoindre tous les soirs mon Jièm d'amour qui vient de m'abandonner pour trois semaines dans le Sud.
Enfin bon. Il paraît que ce n'est pas possible.
Je me demande parfois s'il y a des chercheurs scientifiques un peu déphasés du bulbe rachidien qui planchent sérieusement là-dessus. Ou s'ils sont tous d'accord pour reconnaître d'emblée l'impossibilité de la chose.
A défaut de Téléportation, je me contenterai du don d'ubiquité.
Etre à la fois chez mes parents ce week-end, au pique-nique de Vincennes dimanche et dans les bras de mon chéri tous les soirs.
Vous voyez, je suis prêt à faire des concessions...
Merci de transmettre ma requête à la Fée Bleue !
Comment ça ?
Ce n'est pas possible non plus...
Et la Fée Bleue n'existe pas ?!?
Pfff ! Si personne n'y met de la bonne volonté aussi, comment voulez-vous que je m'y retrouve!
Comment ça ?
Il serait plus simple d'apprendre à dire "Non".
D'accord.
Mais à qui ?
NotaBene :
Ce billet a été initialement publié sur la première version du blog.
Ce billet a reçu les commentaires suivants :
TarValanion :
Alors là, je me dois de repondre.
Je suis tout à fait d'accord avec toi. Téléportation ou ubiquité, voire les deux. J'en reve depuis des années. Et comme je n'ai jamais abandonné mes reves d'enfant, j'espere encore. (Si Pascal lit ca, il va me bouder, lui qui est si cartesien)
En même temps, il faut bien se debrouiller. Parce que c'est un coup à se faire surprendre par une autorité quelconque et à finir en cobaye dans un laboratoire.
Il faut que je fasse une note à ce sujet, tiens. Merci de m'y avoir fait penser.
Le Citadin :
C'est un très beau rêve la téléportation; mais j'ai souvenir d'un film où cela ne se passe pas bien du tout ("La Mouche")...
Orpheus :
Le Citadin > Tu n'as pas bien compris un détail. Je ne sais pas pour TarVal, mais moi dans mon rêve, je me passe de machine. Je claque juste des doigts et hop ! Donc aucun risque qu'une bébête vienne se glisser dans un appareil lors de la dématerialisation ! souriant
Kliban :
Alors bon : la téléportation, ça existe. Depuis pas très très longtemps, et avec des objets euh, pas très très gros - photons en 2002 et atome en 2004, les molécules sont en projet.
Je ne pense donc pas que Pascal puisse s'inquiéter de la reviviscence de ce désir d'un voyage magique (quasi-)instantané. Je lui laisse le soin, par contre, avec le brio qui est le sien, de nous pondre un article sur les limites que l'on peut rationnellement donner à ce rêve - en particulier : ce n'est pas instantané.
Qaunt à l'ubiquité, c'est un autre problème, bien plus complexe - notre conscience dispose-t-elle même des outils qui nous permettraient de faire l'expérience d'une vie en plusieurs endroits simultanément : voilà qui malmènerait considérablement ce que quelques millions d'années d'évolution ont décanté de l'espace, du temps et de l'identité !
Orpheus :
Merci pour ces précisions :)
NDLR : Les commentaires sur les réseaux sociaux ont tendance à se perdre avec le temps dans les limbes des internets. Pire encore, selon le sujet, ils risquent d'attirer les trolls en tout genre.
Dans la mesure du possible, merci de privilégier l'expression de vos pensées ici sur ce blog, où le texte est publié dans son intégralité, plutôt que sur les réseaux sociaux. Et je me ferai un plaisir d'y répondre !