Dis, pourquoi tu m'aimes ?

Le cœur et le point d'interrogation

Quand la question se pose (ou est posée), c'est qu'il y a un problème.
Idéalement, elle ne se pose pas. Tout roule, c'est une évidence.
Mais parfois la curiosité fait que... Il peut alors y avoir problème...

"J'aime ton franc-parler et l'acidité de tes vannes" avait dit P_.
A cette époque, j'avais besoin d'être rassuré sur mon physique. Rien à carrer de ma franchise et de ma repartie. Je me suis replié sur le canapé.

En guise de réponse, M_ avait regardé mon postérieur d'un air évocateur.
A ça, il ne lui laissait que peu de répit. Je ne m'en plaignais pas (trop) sauf que je voulais être aimé pour qui j'étais et non pour mon cul. "Non, plus tard... Là, faut que j'aille préparer le repas..." et je me suis réfugié dans la cuisine.

"Je sais pas. Mais quand tu es là, ça va, je suis bien" avait répondu T_.
Ça va ?! Et beh, trop cool le compliment. Je m'en tapais qu'il soit bien. Je me suis tout de même blotti contre lui.

Pour E_, c'était mon odeur. Sachant que je ne le voyais qu'au réveil ou après le boulot, j'en ai déduit qu'il faisait plus référence à "mes odeurs". Depuis j'ai doublé ma consommation de déo et d'eau de toilette...

"Ton regard un peu triste et désabusé me touche beaucoup" avait osé V_.
Voilà qui m'avait laissé perplexe. J'espérais quelque chose de plus positif. J'ai incliné la tête. "Voilà, précisément ce regard-là!". "Et ça ne te gène pas que ta réponse me rende triste et désabusé ?".

"T'es aussi barge que moi !" avait lancé S_.
Mais qu'est-ce qu'ils ont ces garçons à tout rapporter à eux. On était bien d'accord, on devait parler de moi, là. Moi, moi, moi, moi ! Je lui ai montré à quel point je pouvais être barge.

"Parce que tu es un vrai gentil" avait chuchoté B_.
En me retournant dans le lit, je me demandais si c'était un compliment ou une insulte.

Il y a certainement eu d'autres réponses que mon subconscient a préféré occulter de ma mémoire.
J'ai finalement arrêté de poser cette question à mes amoureux. Béni soit ce jour. Parce que je n'avais pas besoin d'être conforté, et surtout parce que je savais que la réponse donnée ne serait pas celle attendue.

Déduction :
On n'est jamais aimé pour ce que l'on croit.
Déduction de la déduction :
Il est inutile de se braquer sur ses propres défauts. Il y a de fortes chances qu'ils finissent par plaire à quelqu'un.

L'usage dit "apprendre à s'aimer".
Il ne dit pas assez "apprendre à s'oublier et laisser aller".

 

NotaBene :
Ce billet a été initialement publié sur la première version du blog.

Ce billet a reçu les commentaires suivants :

alain :
Mais qui peut répondre à pareille question?Combien de fois ai-je été surpris en découvrant l'amoureux(euse) d'un copain ou d'une copine!! et ai-je pensé :il ou elle méritait mieux,pourquoi donc est-il avec un type ou une nana pareil(le).Et je ne suis pas le seul à avoir eu ces mauvaises pensées rire
La seule réponse valable c'est la fameuse écrite par je ne me rappelle plus qui:parce que c'était toi parce que c'était moi souriant

Le Citadin :
Réponse...
C'est une question que l'on m'a parfois posé, mais je dois dire que je ne savais trop quoi répondre... Dire que l'on se sent bien avec la personne est sans doute un peu faible (comme tu l'as toi même noté!), mais c'est souvent le cas, et c'est, à mon sens, déjà beaucoup. Que dire d'autre quand tout va bien ?
Mais la question qui fait le plus mal est "Pourquoi tu ne m'aimes plus ?". Je l'ai, en revanche, souvent posé (c'est toujours moi qui me fait larguer... triste ) et les réponses furent encore plus décevantes, quand il y en avait...
Donc, me devise reste toujours "Carpe diem"...
Une bise en passant à le personne que j'aime et qui lira sans doute ce commentaire...

alain :
oups je crois que la phrase exacte est:parce que c'était lui parce que c'était moi clin d`oeil

Chondre :
Pourquoi je t’aime…ben juste parce que tu as les dents du bonheur !

Matoo :
Moi j'aime ton regard lubrique et doux à la fois. Si si.

RCerise :
Moi, j'aime ta petite voix calme et douce qui parfois est utilisé pour crier de la révolte. Et ton air mutin, quand tu le fais. Et ton rire, quand on vient de raconter LE ragot de la soirée et que tu prends un air un peu outré genre "j'allucine comment tu casses du sucre sur le dos des gens"!
Et c'est vrai que tu as un regard lubrique et doux à la fois. J'ajouterai d'ailleurs également rieur et sincère.
Bon, c'est bon, tu as eu les fleurs que ton billet demandait? langue

Bohémond :
LA question qui n'a surement pas de réponse unique. LA question à ne jamais poser, la réponse est réductrice et décevra forcément.
LA question qui trouve sa mort en elle, avec le mot "pourquoi"...

Urobore :
Et moi je t'aime bien parce que tu es comme tu es ; c'est un tout qui plaît, et pas un amoncellement de petites choses.

orpheus :
Alain > En effet, d'où l'importance de ne pas la poser (et de ne pas SE la poser!).
Pour ce qui est de la "petite phrase", elle est, si mes souvenirs de philo sont exacts, de Montaigne.
LeCitadin > Oui, en effet, la question "pourquoi tu pars" est plus douloureuse. Et d'ailleurs, je me demande si ces réponses sont bien sincères. On essaye parfois de ménager un peu l'égo de l'autre (ou d'aggraver pour bien faire passer le message, je sais pas).
Ta dernière ligne est trop meugnonne amour
Chondre > Gâââ ! Comme j'aimerais avoir les dents du bonheur ! Comme Vanessa, comme Madonna !
Matoo/RCerise/Urobore > Z'êtes trop chou tous les trois, mais ce n'était pas le sujet.
Cependant, il y avait bien une arrière pensée à ce billet. Celle de dire à un ami-blogueur d'arrêter de se sous-estimer puisque ce qu'il dénigre en lui peut être ce qu'un autre trouvera craquant.
RCerise > Peut-être aurai-je du retourner le billet à l'envers, genre les réponses que j'ai faites à cette question, afin de ne pas être suspecté de passer commande chez Interfleura.
Pfff, si je dois penser à ça aussi avant de pondre un billet... clin d`oeil
Bohémond > Surtout que la personne pourrait même répondre "mais qui a dit que je t'aimais?". Non, non, non, danger, warning, alarm ! Ne jamais poser la question du pourquoi.

Garfieldd :
"Je t'aime parce que tu es toi, je ne m'aime pas parce que je suis moi..."
c'est ce que je me suis entendu dire un jour à quelqu'un que j'aimais (le seul en fait que j'ai aimé) alors qu'il avait décidé de me quitter et que je ne le savais pas encore...
Il me semblait bienqu'il y aviat une arrière pensée dans ce billet...

panama :
Je déteste qu'on me pose ce genre de question. Je réponds invariablement que je n'aime que mon chat.
Comme ça, conversation finie ! gniark

mume :
Ne pas poser la question, simple bon sens !
Si mon amoureux revient ,c'est que... hein! y'a quequ'chose, je ne veux surtout pas savoir pourquoi...
j'ai MON idée!!! oui c'est cela ,juste pour l'érotisme brûlant et puis... et encore...
Il revient. Là est TOUTE LA réponse . amour

orpheus :
Garfield > Aucune arrière pensée, non.
Panama > Et tu n'as pas peur qu'il sorte ses griffe ? (le questionneur, pas le chat, hein!)
LaMume > La question du pourquoi du retour est nettement plus agréable, c'est certain. Et c'est vrai, que dans ce cas là, on s'en contrefout allègrement !
(j'adore quand LaMume est coquinette comme ça!)

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