Le Nord au Sud

"Hum hummm" fait celui qui s'apprête à parler après une longue période de silence histoire de se recaler les cordes vocales dans l'ordre de la gamme.
Mais comment font les doigts de celui qui s'apprête à tapoter son clavier après une session d'abstinence d'écriture?
Faire craquer mes doigts me répugne et c'est hors de question! Les laisser courir sur le clavier également. Je sais trop ce qu'ils pourraient dire et autant vous l'épargner.
Exercice périlleux donc que de maîtriser les dix colocataires de mes paumes !

Les derniers jours sont passés à vitesse Grand V. Tellement de choses à faire qu'on n'a pas toujours le temps de s'arrêter et de prendre celui de se dire des choses si superficielles et pourtant si essentielles...
Et puis le jour J est arrivé.
Je pars bosser (presque) comme d'habitude, le laissant à l'appart derrière moi. Je prétends le quotidien pour ne pas dramatiser la scène. Jouer Sarah Bernhardt serait facile, mais tellement pénible, pour lui comme pour moi. Bisou, bonne route, sois prudent, je t'appelle à midi. Mon discours est celui que l'on tient à une personne que l'on revoit le soir. Mon regard a-t-il trahi d'autres émotions? Il rouvre la porte. Un dernier sourire et j'appuie sur le bouton de l'ascenseur. Je redescends sur terre en entendant la porte se refermer.

Le soir même, NoFun'sLand comptait un habitant de plus.
Je m'occupe en rattrapant quelques lectures bloguesques. Quelques coups de fils. Je l'imagine seul dans sa chambre d'hôtel. Je tourne en rond et finis par m'abrutir devant la télé pour trouver le sommeil.
Je me dis que c'est normal, qu'il va falloir un temps d'adaptation avant de trouver nos marques. Le confort d'une routine ne se quitte pas si facilement. Mais je suis optimiste pour une fois. Je me dis aussi que nous nous verrons moins mais que nous profiterons mieux l'un de l'autre. J'espère que nous saurons faire en sorte de faire de chacune de nos retrouvailles des moments privilégiés. Et même si cela devient routinier, je serai enchanté de le retrouver ce train-train. Voilà ce que j'aurais pu/du lui dire ces derniers jours, plutôt que de faire comme si...

Les déménageurs lui ont apporté ses meubles et ses cartons aujourd'hui. Ça y est, il est chez lui. Je l'ai imaginé à tout déballer, à s'installer... Il faudra certainement que je recommande des changements de disposition. J'ai un sens précis de la décoration et de l'aménagement antifeng-shui qui ne souffre contradiction. Il râlera, se moquera, et s'exécutera. Je peux être exaspérant, mais c'est aussi pour cela qu'il m'aime. Enfin, je crois...

Allez, je l'appelle...

Pour la maîtrise de l'écriture, je peux repasser!
Une véritable diarrhée verbale...
Je dois être un peu déboussolé.
Ben oui, c'est évident, puisque j'ai mon Nord au Sud !

Déboussolé

 

NotaBene :
Ce billet a été initialement publié sur la première version du blog.

Ce billet a reçu les commentaires suivants :

alain  :
Allez bon coyage à toi,je sais c'est facile à dire quand on n'est pas conserné enfin je vois mon copain 3 ou 4 f par an!!!!!
Et puis il fait un temps épouvantable dans le sud-ouest 35° aujourd'hui à Toulouse et les champignons qui ne sortent pas avec cette sècheresse ah lalalalalala
bisous à toi souriant

Fitz :
Courage mon cher Yann.
Et courage à lui.
Il en faut un peu... Même si l'habitude vient s'installer. Du moins presque, car il y a des jours où on rêve de télétransportation...

Floflo :
je te fais de gros bisous remplis de larme car encore une fois j'ai craqué.
Je t'aime très fort et je serais toujours là (pour jm) aussi.
Il va me manquer à moi ausssi même si je ne le voyais pas souvent mais le fait de te savoir heureux avec lui me remplissait le coeur.
je t'embrasse

 

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