Yann Orpheus Blog

Le pitch : Jules/Aphrodite, drag queen dans un club londonien, se fait violemment agresser dans une ruelle par Preston, un petit caïd homophobe, et sa petite bande de thugs. Après trois mois à vivre en reclus, il finit par ressortir de chez lui pour passer la soirée dans un sauna. Là, à sa grande surprise, il y croise Preston, qui lui, ne le reconnait pas. Jules lui emboite le pas jusqu'à sa voiture… Il a décidé de se venger en tapant là où ça fait mal…

Happé. J’ai été littéralement happé par cette histoire. D’abord parce qu’on se sent solidaire de Jules après la violence de l’attaque qu’il subit. Ensuite parce qu’il y a quelque chose de tout à fait plaisant à voir la souris prendre la place du chat, et la victime prendre le dessus sur son bourreau. Et c’est là que ce film est fort : si les premières minutes donnent l’impression de regarder un drame, rapidement on comprend que ce n’est pas du tout le propos et qu’il s’agit en fait d’un thriller psychologique de qualité.
Et comment tout cela se termine ? Vous ne pensez quand même pas que je vais vous spoilez la fin ! Tout ce que je peux dire c’est que tout l’intérêt du film consiste à voir l’araignée tisser sa toile, et que la scène finale ne laisse pas indifférent et remue tout autant les méninges. 🤯

Je pourrais faire la fine bouche en pointant quelques défauts, comme la rapidité des évolutions des personnages qui peut faire tiquer, mais sincèrement, cette contrainte sur un format d'1h40 permet néanmoins au film de rester crédible. D’autant plus que cette partition est admirablement bien jouée par les deux acteurs principaux, Nathan Stewart-Jarrett et George MacKay, justement récompensés par un prix d’interprétation commun au British Independent Film Awards en 2023.

Ce film britannique tournée par le duo Sam H. Freeman et Ng Choon Ping, très librement adapté de leur court-métrage éponyme (que l’on peut voir sur YouTube – conseil : assez éloigné mais si vous envisagez de voir le film, ne vous spoilez pas l'ambiance avant avec ce court), est d’abord passé dans mon radar quand il a été nommé pour un Teddy Award (prix attribué à une œuvre LGBT au Festival du Film de Berlin - ndlr : toujours jeter un œil sur la sélection des Teddy Awards) en décembre de l’année dernière. Depuis, je le guette dans les sorties sur les écrans français. Hélas, s’il a passé l’Atlantique pour être projeté aux US, il n’a pas réussi, à ce jour, à traverser la Manche ou à se faire une place sur les plateformes de streaming. Je l’avais finalement oublié jusqu’à ce qu'il surgisse sur les réseaux Tipiak… 🏴‍☠️. Sans autre alternative légale et à bout de patience, j’ai récupéré le torrent… 😇
Et maintenant j’attends sa sortie DVD avec impatience, parce que franchement, il mérite sa place sur l’étagère LGBT de ma cinémathèque. 📀🏳️‍🌈

Si tu as l'occasion de voir ce film, d'une manière ou d'une autre, sache que je recommande vivement.
Et tiens, puisque j’en parlais… Si de ton côté, tu as ajouté ces 3 dernières années un film dans ton Panthéon du Cinéma LGBT, n’hésite surtout pas à me le faire savoir. D’avance, merci. 😘