The Substance đ
mercredi 6 novembre 2024, 20:20
Parfois, je sors dâune salle de cinĂ©ma avec une telle impression que mes rĂ©ticences Ă bloguer des critiques de film sâenvolent⊠La projection de The Substance est donc lâexception qui confirme la rĂšgle.
Le pitch : Elisabeth Sparkle Ă 50 ans nâest plus la Jane Fonda qui faisait rĂȘver le producteur de son cĂ©lĂšbre show dâaĂ©robic. Il se met en quĂȘte de trouver sa remplaçante. VirĂ©e, elle se tourne vers un laboratoire secret qui lui propose dâessayer une injection miracle⊠Mais le miracle sâaccompagne de quelques rĂšgles quâil faut scrupuleusement respecter. Un peu comme pour les GremlinsâŠ
TrĂšs belle rĂ©flexion sur le regard quâon peut avoir sur soi, et sur la pression exercĂ©e par celui dâautrui. Si le propos est articulĂ© autour dâune femme sous les feux de la rampe hollywoodienne, il peut bien Ă©videmment ĂȘtre Ă©largi. Femme ou homme, cĂ©lĂšbre ou anonyme, il y a une certaine universalitĂ© dans le dĂ©nigrement de lâestime de soi quâon peut avoir avec les annĂ©es qui passent. Et jâai bien conscience que la chose est probablement dĂ©cuplĂ©e lorsquâon est une femme, star du showbiz qui doit sa cĂ©lĂ©britĂ© en partie Ă sa beautĂ©âŠ
La dĂ©marche de Coralie Fargeat, rĂ©alisatrice française qui signe ici son second film, est particuliĂšrement intelligente dans le sens oĂč elle arrive Ă dĂ©noncer un Ă©tat de fait sociĂ©tal sans pour autant juger les dĂ©cisions drastiques prises par son hĂ©roĂŻne. Si bien quâĂ notre tour, nous ne sommes pas dans le jugement et observons, parfois la main sur la bouche, les addictions et la descente en enfer des protagonistes.
Fargeat signe un film organique, viscéral (au propre comme au figuré) avec un scénario puissant et une réalisation à la direction artistique soignée et résolument moderne.
Le truc nâaurait pas pu fonctionner sans deux actrices bluffantes comme Demi Moore et Margarett Qualley, au top de lâabandon et de leur art dâinterprĂ©tation. âââââ
(Je vais d'ailleurs certainement regarder quelques interviews oĂč elles parlent du tournage et autres making of...)
Ă la fois gore et sociĂ©tal, barge et intello, drĂŽle et effrayant, on peut ressortir de la salle en se demandant si on a vu le chef-dâĆuvre de lâannĂ©e ou une arnaque de haute voltige. Une chose est certaine : ce mĂ©lange des genres assumĂ© fait de ce film un OVNI et ne peut laisser indiffĂ©rent. Ceci Ă©tant dit, aprĂšs le Prix du ScĂ©nario au dernier festival de Cannes, et un Peopleâs Choice Award, je ne serai pas surpris de retrouver The Substance dans les prochaines nominations des Golden Globes et des Oscars (il sâagit dâune coproduction franco-anglo-amĂ©ricaine, la chose est donc techniquement possible, mĂȘme si les horror movies ne sont pas trop dans les traditions de ces cĂ©rĂ©monies). Outre le scĂ©nario, les performances dâactrices, la rĂ©alisation, le montage et les maquillages mĂ©ritent dâaprĂšs moi au moins quelques statuettes.
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Est-ce que The Substance est la chose la plus effrayante que j'ai vue aujourd'hui ? Non. DĂ©finitivement non. đ€Ąđșđž
NDLR : Les commentaires sur les réseaux sociaux ont tendance à se perdre avec le temps dans les limbes des internets. Pire encore, selon le sujet, ils risquent d'attirer les trolls en tout genre.
Dans la mesure du possible, merci de privilĂ©gier l'expression de vos pensĂ©es ici sur ce blog, oĂč le texte est publiĂ© dans son intĂ©gralitĂ©, plutĂŽt que sur les rĂ©seaux sociaux. Et je me ferai un plaisir d'y rĂ©pondre !
Commentaires
Oh, il avait échappé à mon radar, merci. Gore ok pour petite nature ou gore gore ?
SacripâAnne > Ă mon humble avis, câest du gore supportable. Ă part une ou deux scĂšnes oĂč jâai froncĂ© les sourcils et grimacé⊠đ
Autant je peux sursauter hyper facilement dans les trucs Ă suspense et autres, autant jâai un seuil correct de tolĂ©rance au gore/horreur. Je prĂ©fĂšre prĂ©venir.
En fait, la scĂšne oĂč le producteur sâempiffre de crevettes comme un porc est peut-ĂȘtre ce que jâai trouvĂ© de plus insupportable. Mais justement parce que câest du gore rĂ©elâŠ
Tu me dirasâŠ
Dans ma to-watch-list đ
Alors j'ai trouvé les 40 derniÚres minutes trÚs dures psychologiquement. Et j'ai pas trop compris les rires dans la salle.
Laurent > Tu nous dirasâŠ
SacripâAnne > On est synchro sur le feeling de la derniĂšre partie. Les seuls rires quâil y a eu dans la salle pour notre projection, câest pour les scĂšnes avec le producteurâŠ