The Substance 💉

Parfois, je sors d’une salle de cinĂ©ma avec une telle impression que mes rĂ©ticences Ă  bloguer des critiques de film s’envolent
 La projection de The Substance est donc l’exception qui confirme la rĂšgle.

Les deux affiches du films. L'une avec une femme allongée dans la salle de bain, des points de suture sur le dos. L'autre étant un gros plan sur une fiole
The Substance, affiches officielles

Le pitch : Elisabeth Sparkle Ă  50 ans n’est plus la Jane Fonda qui faisait rĂȘver le producteur de son cĂ©lĂšbre show d’aĂ©robic. Il se met en quĂȘte de trouver sa remplaçante. VirĂ©e, elle se tourne vers un laboratoire secret qui lui propose d’essayer une injection miracle
 Mais le miracle s’accompagne de quelques rĂšgles qu’il faut scrupuleusement respecter. Un peu comme pour les Gremlins


TrĂšs belle rĂ©flexion sur le regard qu’on peut avoir sur soi, et sur la pression exercĂ©e par celui d’autrui. Si le propos est articulĂ© autour d’une femme sous les feux de la rampe hollywoodienne, il peut bien Ă©videmment ĂȘtre Ă©largi. Femme ou homme, cĂ©lĂšbre ou anonyme, il y a une certaine universalitĂ© dans le dĂ©nigrement de l’estime de soi qu’on peut avoir avec les annĂ©es qui passent. Et j’ai bien conscience que la chose est probablement dĂ©cuplĂ©e lorsqu’on est une femme, star du showbiz qui doit sa cĂ©lĂ©britĂ© en partie Ă  sa beauté 

La dĂ©marche de Coralie Fargeat, rĂ©alisatrice française qui signe ici son second film, est particuliĂšrement intelligente dans le sens oĂč elle arrive Ă  dĂ©noncer un Ă©tat de fait sociĂ©tal sans pour autant juger les dĂ©cisions drastiques prises par son hĂ©roĂŻne. Si bien qu’à notre tour, nous ne sommes pas dans le jugement et observons, parfois la main sur la bouche, les addictions et la descente en enfer des protagonistes.
Fargeat signe un film organique, viscéral (au propre comme au figuré) avec un scénario puissant et une réalisation à la direction artistique soignée et résolument moderne.

Le truc n’aurait pas pu fonctionner sans deux actrices bluffantes comme Demi Moore et Margarett  Qualley, au top de l’abandon et de leur art d’interprĂ©tation. ⭐⭐⭐⭐⭐
(Je vais d'ailleurs certainement regarder quelques interviews oĂč elles parlent du tournage et autres making of...)

À la fois gore et sociĂ©tal, barge et intello, drĂŽle et effrayant, on peut ressortir de la salle en se demandant si on a vu le chef-d’Ɠuvre de l’annĂ©e ou une arnaque de haute voltige. Une chose est certaine : ce mĂ©lange des genres assumĂ© fait de ce film un OVNI et ne peut laisser indiffĂ©rent. Ceci Ă©tant dit, aprĂšs le Prix du ScĂ©nario au dernier festival de Cannes, et un People’s Choice Award, je ne serai pas surpris de retrouver The Substance dans les prochaines nominations des Golden Globes et des Oscars (il s’agit d’une coproduction franco-anglo-amĂ©ricaine, la chose est donc techniquement possible, mĂȘme si les horror movies ne sont pas trop dans les traditions de ces cĂ©rĂ©monies). Outre le scĂ©nario, les performances d’actrices, la rĂ©alisation, le montage et les maquillages mĂ©ritent d’aprĂšs moi au moins quelques statuettes.

Bande annonce VOSTFR 😹

 

Est-ce que The Substance est la chose la plus effrayante que j'ai vue aujourd'hui ? Non. DĂ©finitivement non. đŸ€ĄđŸ‡ș🇾

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