Le Crabe SĂ©bastien doit mettre les paroles de sa chanson Ă jour, car les fonds marins nâont plus rien Ă voir avec sa ritournelle si guillerette.
Quelque chose me dit que câest la derniĂšre annĂ©e que mes palmes, masque et tuba font le voyage dans ma valise pour les CaraĂŻbes. Trop dĂ©primant de constater la dĂ©gradation perpĂ©tuelle de la faune sous-marine, et mĂȘme constat funeste en ce qui concerne les coraux et la flore aquatique.
Si je prends comme rĂ©fĂ©rence 1998, la premiĂšre fois oĂč je suis venu dans lâarchipel des Ăźles de la Guadeloupe, je dirais quâaujourdâhui, 25 ans plus tard, il doit rester uniquement 20% (et peut-ĂȘtre mĂȘme 10 plutĂŽt que 20) de ce quâil y avait Ă lâĂ©poque. Un long dĂ©clin progressif qui a tendance Ă sâaccĂ©lĂ©rer ces cinq derniĂšres annĂ©es. MĂȘme les rĂ©serves protĂ©gĂ©es comme celle de Cousteau ou Petite-Terre ne sont plus que lâombre dâelles-mĂȘmes. Jâai des films vidĂ©os des mes premiĂšres plongĂ©es avec des myriades de bancs de poissons multicolores, des perroquets, chirurgiens, balistes, barracudas, raies, dauphins, tortues⊠et tellement dâautres quâil serait trop long de les Ă©numĂ©rer. Pour ce voyage, je nâai mĂȘme pas emportĂ© la camĂ©ra sous-marine pour mes excursions aquatique. Elle ne mâa pas manquĂ©, il nây avait quasiment rien Ă filmer. Une couche de quelque chose qui ressemble Ă des dĂ©bris dâune sphaigne maronnasse a peu Ă peu recouvert les fonds, asphyxiant les coraux et la biodiversitĂ© aquatique.
En cause la pollution bien sĂ»r, les bouleversements climatiques, la pĂȘche intensive et son grand raclage des fonds marins, sans oublier le tourisme de masse et le laisser-aller de la mĂ©tropole en ce qui concerne cette calamitĂ© de SargassesâŠ
Participant directement ou indirectement Ă tout cela, je ne mâexclus pas de la liste des fautifs. Avant, je prenais tout de mĂȘme la peine de dire aux touristes que je voyais se tenir debout sur les coraux de faire attention. Jâai arrĂȘtĂ©. Ă quoi bon si ce nâest passer pour un con empĂȘcheur de vivre leur plus belle vie⊠SoupirsâŠ
Seule solution : les autorités locales en viennent à fermer pour plusieurs mois des zones sensiblement en danger.